Marnay, comme une petite Venise de l’Ognon
« Cité Comtoise de Caractère », Marnay, petite bourgade de Haute-Saône, au bord de la rivière Ognon, prend, au fur et à mesure de la promenade, des airs de petite Venise.
Nous sommes à moins d’une demi-heure de route de Besançon ou encore de Gray, à peine plus de Dole ou de Vesoul. Marnay, petite cité comtoise de caractère dévoile déjà ses charmes discrets et sans prétentions. A quelques encablures, se trouvent Gy, Bucey-les-Gy et Fondremand.
Et si Marnay est aujourd’hui reconnue comme l’un des plus jolis bourgs de Franche-Comté, ce n’est pas un hasard. Oh, ce n’est pas Venise, non, mais cette petite cité sur les bords de l’Ognon a ceci de particulier à de nombreux sites touristiques comtois : rien de grandiloquent, mais un charmant certain et, bien entendu, du caractère.
Trajes et ponts
Pour visiter Marnay, profitez, si possible, d’un jour ensoleillé, car c’est en plein-air qu’on perçoit le plus nettement sa beauté tranquille. En arrivant du sud (Besançon), vous passerez d’abord le pont sur l’Ognon. Car, comme une bonne partie de la Franche-Comté, Marnay est tournée vers l’eau douce. En témoignent les multiples ruisseaux, dérivations de l’Ognon et les nombreux ponts qui vous conduiront dans les différents endroits de la cité.
Des ponts et des canaux, qui donnent au bourg de Marnay des airs de (toute) petite Venise, auxquels il faut ajouter des trajes, un mot typiquement comtois (qu’on retrouve sous la plume de Pergaud) qui désigne ces minuscules ruelles qui permettent de circuler entre les maisons et qui relient les rues les unes aux autres.
Et c’est en remontant vers le centre du bourg, à travers ponts et trajes, que vous trouverez la rue des tisserands (aujourd’hui Rue Gambetta) et ses superbes maisons bourgeoises, qui rappellent que Marnay fut au XIVème siècle, la petite protégée de la Comtesse de Bourgogne Jeanne II, devenue Reine (maudite) de France, qui y développa cet artisanat et la bourgeoisie correspondante.
Monuments et Histoire de Marnay
Marnay est donc aussi un bourg d’Histoire. De l’Histoire de la maison Terrier de Santans, notamment, dont l’hôtel particulier, un joli édifice du XVIème siècle qui abrite aujourd’hui la Mairie. Tout comme le Couvent des Carmes est aujourd’hui le Pôle Scolaire.
De l’Histoire de la maison Chalon-Arlay, également, puissante famille comtoise descendante des premiers Comtes de Bourgogne, qui érigea, au point le plus haut du bourg, un château, sans doute dès le XIIIème siècle. De la destruction de la guerre de Louis XI contre la Franche-Comté (1477-1479) demeurent la porte du pont-levis, la cour et un escalier hélicoïdal (viorbe). Suite aux restaurations des XVIème et XVIIème siècles, les Bauffremont ont délaissé le château de Marnay, lui préférant les fastes de la cour à Paris ou leur résidence de Scey-sur-Saône.
Mais la plus avenante des richesses architecturales de Marnay est sans doute l’église Saint-Symphorien, mélange surprenant de périodes architecturales s’étalant du XIIème au XVIIème siècle. L’édifice renferme par ailleurs plusieurs curiosités artistiques, dont une piétà sculptée dans les ateliers de Brou. On y trouve aussi un tableau de la Vierge qui échappa miraculeusement des flammes après que les « Suédois » (sans doute des Allemands aux ordres du Roi de Suède, ou plus simplement des Français) aient incendié Marnay, suite à une trop forte résistance des bourgeois (1637, Guerre de Dix Ans).
C’est dire si le joli bourg de Marnay mérite d’être qualifié de « cité de caractère ».
A la découverte des petites cités comtoises de caractère , Pierre Dornier et Jacques Monnin, 2016.
Un commentaire sur “Marnay, comme une petite Venise de l’Ognon”